Le traquenard version Alicia
Plus communément appelé, la grimpe prise d’otage dans les gorges du Blavet.
Samedi 15 juin on se motive, Alicia , Niko, Pierre-Emmanuel, Julien et votre serviteur pour partir grimper, quelque part, la destination est encore inconnue.
C’est uniquement embarqué et déjà sur la route que j’apprends la teneur de notre destination : les Gorges du Blavet.
L’ambiance est pour l’instant riante, même parmi les dissidents des sièges avant (on les laisse faire ils ont le volant et la carte dans les mains …) et on se marre sur les jeux de mots pourris des ouvreurs à base de Minets au tas ou de Marie zona, sans compter les summum du bon gout style Petomania ou Pas de sentiments, que des centimètres.
Après une bonne heure de route nous voilà enfin en vue des falaises rouges de l’Estérel et il faut l’avouer, la vue est splendide.
P-E a l’état sauvage
On descend tranquillement a l’aide d’une « via ferrata » qui nous épargne la désescalade a travers une 2+ avec les sacs.
« L’athlète en plein effort »
Arrivé au pieds des voies du secteur « Le Cirque » on se rend compte que les seules voies de dispo sont en 6a+, raté pour le « on va pas forcer aujourd’hui » de P-E.
Presque comme à la DDE
Qu’a cela ne tienne, on a survécu à la Sainte Victoire, aujourd’hui on va poncer de la rhyolithe. Sauf que … la cotation est dite « historique » (comprendre très largement sous-coté). Et c’est à ce moment précis que l’on prend conscience que notre GO (Alicia) est en fait une louve déguisée en agneau.
Sous prétexte de grimper « à l’ombre » elle nous guidé tout droit dans son traquenard. Et en guise de hors-d’œuvre elle nous jette sur des voies qui après essais, chute et cris à travers la vallée auraient bien mérités une réévaluation.
La prise d’otage a donc pu commencé, entre les agneaux (nous), la louve (elle) et le rocher (Stockholm) (les agneaux étant bien sûrs pleinement volontaires pour souffrir :D).
Nous voilà donc au pied du mur, notre seule échappatoire étant d’atteindre le relai … entier de préférence.
Deux voies s’offrent à nous (on a pas oser tester le reste, c’était du 6b et + en cotation « historique »), la voie de gauche renommé sobrement : « la moins pourrie » et la voie de droite renommé non moins sobrement : « style athlétique ».
Alicia nous accorde un peu de grâce et s’élance dans « la moins pourrie » a grand renfort de « il est bizarre ce mouv’ « , comprendre : c’est pas terrible ou bien « C’est intéressant comme mouv’ « , comprendre : c’est carrément merdique.
Conclusion à la descente, si t’as des pieds, t’a pas de mains, si t’as des mains, t’as pas de pieds … tout un programme.
Julien n’est pas en reste et enflammé par la couleur du rocher, il s’élance dans « style athlétique ». Et comme tout les coups sont permis pour rompre l’encerclement, toutes les techniques y passent, tirage au clou, pied sur les spits, même l’acrobatie pendant les chutes pour distraire l’ennemi (tu nous a fait vraiment peur sur cette chute ^^ »). Mais rien n’y fait la voie ne cède pas. Dépité notre vaillant s’en redescend.
Vient alors à son secours l’équipe de France, alias la louve, alias la terreur des 7a, alias Alicia. Verdict après le top, « j’ai fait des 7a plus facile » … on se passera de commentaires.
Mention spéciale à Julien pour la phrase de la journée : « Faut chopper une écaille à droite » (a répéter 10x pendant que l’autre galère dans un surplomb), la dite écaille étant sans doute plus proche de la réglette pourrie que du bac et que au final personne n’a trouvé. Le pire, c’est que tout le monde l’a cherché.
Les corps s’épuisant et la journée avançant, la pause déjeuner s’est imposée. Courte, mais indispensable pour que je ne finisse pas dans les pommes (un comble pour un Normand non ?). La lutte a été rude sur la « moins pire » et j’ai vraiment besoin de glucides.
Pour l’après-midi nous réussissons à briser le siège et à résoudre la prise d’otage. Direction un nouveau secteur ! Naifs que nous sommes nous demandons quelque chose de plus accessible. Plus accessible s’étant traduisant pour Alicia par un 7b+.
Les vaillants mousquetaires que nous somme préférons chercher des voies dans 5, vraiment accessible, et laissons Niko et Alicia sur leur voie « j’aime les bi-doigts en inversé ».
Et nous trouvons ! Après un interlude interdit aux mineurs (que la moitié de l’ASSA a déjà vu …), une 5c que l’on va renommer : « qui veux monter haut fait des petits pas ».
Julien en profite pour nous faire une démonstration de tout son art du tirage au clou. Ça compte pas mais il top quand même.
« Fait l’amour à la paroi »
P-E nous gratifie également d’une superbe ouverture de bassin. Sera-t-il réélu cette année encore comme plus belles fesses de l’ASSA ?
P-E nous fait rêver
Ça a beau être une 5c avec des mouv’ chelou (pour la traduction faut aller plus haut :p), on top et on redescend. Ni une, ni deux on va voir comment les grimpeurs un peu au dessus de la moyenne grimpe dans un 7b+, la moyenne étant mesuré en en cotation P-E c’est a dire 7a.
Rien que l’accès nous mets dans l’ambiance, une via cordata un peu casse gueule. Avec les sacs, la corde et les dégaines l’ascension est intéressante (cf. lexique Alicia). Arrivé en haut tout le monde veut s’essayer a ce nouveau monde, le 7e degré, le Graal des années 80.
Alicia nous parle de sa passion pour les bi-doigts en inversé, Niko nous fait des figures artistique avec son corps, P-E fait de la balançoire, Julien ne tire pas au clou (pour une fois), et votre dévoué rapporteur se marre en les regardant avec un petit air sadique.
Le soleil décline doucement, et nous rebroussons chemin vers la voiture. Nous prenons une dernière photo du paysage magnifique qui s’offre à nous.
Alicia ne peux s’empêcher de venir troubler le calme de la fin de journée en improvisant l’escalade d’un bloc en solo intégral, le 7b+ n’ayant apparemment pas suffi. La nouvelle Catherine Destivelle est née on en est sûr !
Dernière étape en passant par le bar, où le problème le plus épineux de la journée s’est posé : smoothie mange ou banane ? Ça a bien changé les grimpeurs …
On termine fatigué mais content, on a put râler toute la journée pour de bonne raison alors l’humeur est forcément au beau fixe :D.
Edit : Après passage rapide sur camptocamp on peut lire ça : « Attention dans le topo-guide Massif de l’Esterel les cotations pour la face S sont le plus souvent sous-cotées, parfois sur-cotées mais dans tous les cas rarement exactes. Les cotations des autres secteurs ne seraient guère plus en phase avec la réalité ». On confirme, c’est tout pété.
PS : Alicia, on t’aime quand même <3