Voyage en Croatie – avril 2025

Voyage en Croatie – avril 2025

Lorsque les beaux jours reviennent, c’est le moment idéal pour commencer l’organisation du traditionnel voyage de printemps: une semaine de grimpe dans un lieu extraordinaire, en général à l’étranger. Et cette année, le calendrier fait bien les choses, puisque le jour férié de Pâques nous permet de partir pour un total de 10 jours, voyage compris.

Après un petit sondage auprès des adhérents du club, une petite dizaine d’entre nous se retrouvent pour le premier apéro d’organisation. La tâche est rude, il faut décider de l’endroit où aura lieu ce voyage. Idéalement, il faut un lieu un peu inhabituel, où l’on se sent en vacances, mais pas trop loin tout de même pour ne pas faire surchauffer le portefeuille, proche de la mer, de la montagne, et surtout avec beaucoup de sites d’escalade, car après tout, on est la pour ça !

La compétition sera rude entre 3 destinations: le nord de la Corse, le nord-est de l’Espagne et la Croatie. C’est cette dernière qui l’emporte grâce à son exotisme, car à ma connaissance, c’est la première fois que ce lieu est choisi pour le voyage de printemps.

Dans les semaines qui suivent, la logistique du voyage s’organise. La zone choisie sera le sud de la Croatie, autour de la ville de Split, où le relief offre de nombreuses voies de tous les niveaux. Nous partirons à 10 grimpeurs exactement, en respectant la règle de « c’est quand même mieux si on est un nombre pair ». Et les voyages se feront en véhicule (vive le minibus du club !) sur 2 jours, avec un arrêt au nord de Venise à l’aller et au retour.

Jour 1 (samedi) : le départ se fera à 8h pétantes le samedi matin et le voyage se déroulera sans encombre. La motivation est maximale dans le groupe et on s’arrêtera quelques heures pour grimper autour du lac de Garde, en Italie.

Ensuite, direction la villa étape qui va, comment dire, mettre à l’épreuve la cohésion du groupe. En effet, bien que prévue pour 12 personnes, la maison est un petit peu étroite. Il n’y a qu’une seule salle de bain et 3 chambres pour 10 grimpeurs, ça demande un peu d’organisation. De plus, nous devons faire face à un évènement qui aurait pu dégénérer en incident diplomatique: la casserole pour cuire les pâtes du diner est trop petite et elles attachent au fond. Mais il en faudra beaucoup plus pour nous arrêter et tout cela a le mérite de bien nous faire rigoler.

Jour 2 (dimanche): un invité se joint à nous et restera encore pour quelques jours: la pluie ! Le plan initial qui était de grimper en Slovénie est abandonné alors que certains d’entre nous étaient déjà sur le parking du spot.

Finalement, on avalera les kilomètres vers le sud où le temps sera plus clément. On pourra tout de même grimper dans un spot situé à 1h30 notre point d’arrivée. Et c’est la que l’on prendra connaissance de la 2ème constante de ce voyage: c’est pas facile ! On est rapidement tombé d’accord, il faut toujours ajouter 1 cotation à chaque voie, sans parler du fait qu’il faut un peu serrer les dents pour atteindre le 1er point qui est en général assez haut.

Une bonne surprise nous attend lorsqu’en fin de journée nous rejoignons notre villa, au sud de Split: la propriétaire nous réserve un accueil vraiment chaleureux et nous offre tout ce qu’il faut pour prendre un apéritif copieux. Ce sera la 3ème constante de ce voyage, les Croates sont gens très agréables.

Jour 3 (lundi): avec la pluie, la planification des journées se révèle plus compliquée que prévu. On partira tôt et on se dirigera le plus au nord possible. Le site est magnifique, avec des voies assez longues et une rivière nommée Cikola (prononcez Chikola si vous voulez avoir l’air d’un vrai Croate) qui coule au fond d’un canyon. La journée se passe bien, les voies sont chouettes, et il ne pleut pas tant que cela finalement. Un binôme ira même s’essayer à la grande voie. La fin de la journée se terminera par une répartition peu équitable des tâches : un groupe ira faire les courses et préparera le repas, pendant que les autres iront se prélasser sur la plage. A la suite de cet évènement, les corvées seront réparties un peu plus équitablement, chacun étant assigné à cuisiner un soir de la semaine en binôme.

Jour 4 (mardi): encore une fois, le temps se présente très mal et le groupe se divise en 2. Une équipe qui ira faire du tourisme à Split, gratter l’orteil de la statue gigantesque de l’évêque Georges de Nin (il parait que ça porte chance) et visiter le palais dans lequel l’empereur romain Dioclétien a passé sa retraite.

Le second groupe, les irréductibles, retourne à Cikola pour grimper du dur, mais au moins abrité dans une grotte. Finalement, le temps est bien meilleur qu’attendu. Les grimpeurs peuvent profiter des nombreuses voies du site sans aller jusqu’à la grotte et le groupe de touristes va finalement aller grimper dans un grand parc en bordure de Split.

La journée se termine à la villa par un jeu original: dans le salon trône un grand billard rafistolé de partout avec du scotch et ni le tapis ni les cannes ne sont vraiment droits. Les boules ont donc une trajectoire très aléatoire, ce qui rebat complètement les cartes en terme de niveau entre les joueurs et provoque de bons éclats de rire. Le repas aussi sera original, avec des buritos bien garnis, que certains auront beaucoup de mal à garder en un seul morceau entre leurs mains.

Jour 5 (mercredi): enfin une belle journée qui s’annonce ! Même si il y aura beaucoup de vent et qu’il faudra parfois bien s’accrocher aux prises pour laisser passer une rafale, au moins le rocher sera sec. Tout le monde retournera à Split, sur le même site que la veille pour certains. Il s’agit d’un parc sur une colline dans une presqu’île en bordure de la ville, avec des falaises qui surplombent la mer. Le niveau des voies est assez inégal et le niveau ressenti sur certaines voies n’est pas du tout celui présenté sur le topo, parfois jusqu’à 2 cotations au dessus. Malgré cela, le site de grimpe est très chouette, la vue est magnifique, et les voies sont entrecoupées de petits bâtiments, par exemple une église. Il y a aussi un tout petit bâtiment à la fonction inconnue mais dans laquelle plusieurs d’entre nous vont s’essayer à l’urbex, bien encordé par le haut de la voie. Une tentative de vol de drone nous fera un peu peur à cause du vent. Enfin, certains feront beaucoup de pauses dans du 6a…mac. Bref, au cas où vous ne l’auriez pas compris, ce sera une vraie belle journée de grimpe au soleil.

Jour 6 (jeudi): au programme, de la pluie en fin de matinée, de la pluie dans l’après-midi et de la pluie en soirée. On choisira donc un site proche de la villa et facile d’accès, dans le petit village d’Omis, situé en bord de mer. L’arrivée au village est particulièrement belle, car il se situe à l’embouchure d’un canyon que l’on découvre du haut de la montagne quelques minutes après avoir quitté la villa. Le groupe s’est divisé en 2 avec ceux qui acceptent de partir à 8h et ceux qui préfèrent dormir un peu et partir 1h plus tard. Pour tout le monde, la journée se termine après quelques voies. Comme il n’y a pas grand chose à faire, on traînera un peu dans un restaurant et on passera tous le reste de la journée à se reposer à la villa pendant que les cordes sèchent sur tout ce qui peut leur servir de support.

Jour 7 (vendredi): enfin la météo tourne à notre faveur et nous ne reverrons plus la pluie avant la fin du séjour. Enfin, ça, c’est ce que tout le monde pense. La troupe se divisera en 2, et tout se passera bien pour la majorité du groupe qui ira grimper sur le site de Vrulja, non loin de la villa. Une cordée se lancera dans une grande voie, mais elle se révèlera trop facile et finalement peu intéressante. Après plusieurs tentatives, le reste de la troupe réussira à sortir une 6b+ dans une grotte très photogénique. C’était la voie la plus facile de la grotte, où rien que l’accès est déjà compliqué et se mérite en désescaladant une mini falaise à l’aide d’une main courante. La journée aurait pu se terminer là pour ce groupe, mais une cordée refera la grande voie du matin et la terminera a la frontale suite à un oublie de matériel lors du premier essai le matin. En même temps, il faut les comprendre, c’était un mousqueton tout neuf d’à peine 20 ans.

Le 2ème groupe lui fera du tourisme dans le parc national de Krka (débrouillez vous pour le prononcer… bon, je vous aide, il faut dire Krika). La journée commence assez mal puisqu’ils terminent tous trempés à cause d’un violent orage loin de l’abri le plus proche. Heureusement, le soleil est au rendez-vous pour le reste de la journée et c’est charmé par de belles cascades et de superbes points de vue qu’ils retrouvent le reste du groupe à la villa le soir pour savourer un bon barbecue.

Jour 8 (samedi): dernier jour complet, ce n’est pas le moment de faiblir. On ira tous au pied de la falaise de Brela. Enfin, si on y arrive, car la marche d’approche se transforme en vraie quête. Le GPS veut nous faire passer par une route bloquée, le beau chemin qui nous fait passer auprès des voies se transforme ensuite en voie d’escalade et finalement, on revient presque au point de départ. Mais à force de persévérer, on arrive tout de même sur le spot visé, avec 1h de retard. Et comme il y a du monde et que les voies faciles sont toutes prises et bien on commencera directement l’échauffement sur des voies un peu plus dures. La journée se passe sans encombre, il fait un peu chaud mais tout le monde grimpe bien. Sans le faire exprès, on jouera à un nouveau jeu: les dégaines musicales. A la fin la journée, les dégaines posées par les uns auront été récupérés par d’autres, puis prêtés à un 3ème qui les rendra plus tard à sa ou son propriétaire.

Après l’effort, un peu de réconfort. On se donnera tous rendez-vous sur la terrasse d’un bar au bord de la plage avec une bière, un café ou un cocktail, selon les envies. Et le soir, comme tout le monde a déjà fait son tour de préparation de repas, le dîner sera un gros mélange de restes: mangez tout ce que vous voulez, et surtout, tout ce que vous pouvez, ça en fera moins à ramener !

Jour 9 (dimanche): c’est le moment de plier les bagages. Le retour se fera comme à l’aller, sur 2 jours, avec une nuit dans la même maison (oui, celle avec une seule salle de bain). Mais avant cela, une longue journée nous attend avec un départ à 7h pour déposer l’une de nous à l’aéroport. Ensuite, direction le spot de grimpe le plus réputé de Croatie, j’ai nommé le parc national de Paklenica (mais j’ai prononcé « Paklenitsa »). Et l’expérience est un peu, comment dire… inhabituelle. Le site est magnifique, on s’enfonce dans un canyon avec des falaises immenses de chaque côté. En revanche, pour le côté sauvage et dépaysant, c’est raté. Pour beaucoup d’entre nous, c’est la 1ère fois que l’on grimpe sur un site où il y a des toilettes, une boutique de souvenirs et un marchand de glaces. Les voies sont correctes, mais en cotation Croate (rajoutez 1 niveau) et pas mal patinées (rajoutez encore 1 niveau). Et surtout, comme il y a beaucoup de monde, il n’y en a pas beaucoup qui soient disponibles. On commencera donc sur une voie un peu mouillée dont personne ne veut. Le site a été une expérience intéressante, mais plus proche de Disneyland que de la falaise perdue dans la nature que l’on recherche habituellement. Pour la suite du voyage, on préférera la route sinueuse qui longe toute la côte Croate plutôt que l’autoroute à l’intérieur des terres. Le timing sera un peu serré pour rejoindre notre dernier logement, mais finalement, tout s’arrangera et la bonne humeur sera de retour autour d’énormes pizzas italiennes et quelques bons verres de vin.

Jour 10 (lundi): le dernier jour aura raison de la plupart des grimpeurs, qui rentreront directement sur Antibes après une petite halte sur les berges du Lac de Garde. Quelques irréductibles iront tout de même titiller le caillou sur le trajet pour ne pas rester enfermer dans la voiture alors que la journée est magnifiquement ensoleillée.

Quelques semaines plus tard, l’aventure se conclus comme elle a commencé: avec un apéro ! Nous nous retrouverons une dernière fois pour nous remémorer ce voyage, visionner ensemble les photos et surtout, surtout, déguster un délicieux fondant pistache à la Croate !

Pour conclure, j’aimerai vous parler d’un petit jeu qui nous a occupés durant tout le voyage: coller des autocollants ASSA sur les panneaux ! Voici une petite liste non exhaustive des endroits où nous avons laissé notre marque:

  • sur les aires d’autoroute italiennes
  • à un péage italien
  • le long de la rivière Cikola
  • dans le parc de Split
  • dans le parc national de Krka
  • à Paklenica
  • à Antibes (je suis sur que personne n’y avait pensé)

Et j’en oublie sûrement !
Compte rendu certifié réalisé 100% par un humain du non de Julien THEVENET.

Thomas P

Related Posts

WED Châteauvert – 14 & 15 juin 2025

WED Châteauvert – 14 & 15 juin 2025

Week-end de l’Ascension – Groupe performance jeunes ASSA Escalade

Week-end de l’Ascension – Groupe performance jeunes ASSA Escalade

Retour sur l’Assa Bloc 2025 : Une journée de grimpe et de réussite

Retour sur l’Assa Bloc 2025 : Une journée de grimpe et de réussite

WEI Sainte-Victoire/Calanques 12 et 13 octobre 2024

WEI Sainte-Victoire/Calanques 12 et 13 octobre 2024