La der de 2015 à la Turbie !

Journal du grimpeur, 13 décembre 2015. Dalle à l’oiseau, la Turbie.

La dernière sortie officielle de l’année 2015. Pour un jeune membre de l’ASSA c’est un retour aux sources puisque la première sortie de l’année fut aussi organisée à la Turbie. Le chef d’orchestre de cette journée c’est évidemment Lionel que certains retrouvent en haut de la rue de la tête de chien préparant le matériel devant sa camionnette blanche. Immuable, le site offre un magnifique panorama sur la Méditerranée. Le ciel est à moitié couvert, nappant l’horizon de ses brumes blanches, obscurcissant par intermittence un frêle soleil de décembre. Normalement il n’y aura pas de pluie aujourd’hui. Températures fraîches à prévoir. Après l’interminable marche d’approche, le petit groupe atteint la Dalle à l’Oiseau, dressée face à la mer.

Quatre mois se sont écoulés depuis les premiers pas aux Semboules, trois depuis la première sortie falaise. L’occasion de vérifier les progrès accomplis entretemps. D’autant que Lionel recrute activement des candidats pour passer le passeport jaune, sésame pour débutant permettant de mettre un pied dans la cours des grands. Ce passeport nécessitant de grimper du 5b en tête, cette sortie sera un bon prétexte à expérimenter plus consciencieusement cet exercice paraissant périlleux pour le novice.

Le site est assez fréquenté ce dimanche. Un premier groupe de personnes avec au moins une douzaine d’enfant s’est arrêté un peu plus en bas. A la Dalle à l’Oiseau nous rencontrons deux grimpeurs matinaux et nous sommes rapidement rejoints dans la matinée par de petits groupes d’amateurs confirmés. Leur niveau est néanmoins suffisamment élevé et les voies suffisamment nombreuses pour qu’il n’y ai pas de concurrence sur la falaise. Même de curieux oiseaux (Accenteurs alpins selon une spécialiste) se joignent aux festivités, presque curieux de notre présence.

Ce matin, je me jette à l’eau dès l’arrivée avec Abnégation (3+) en tête, pendant Laura s’occupe du Rappel (4+). Une voie très agréable pour qui aime la végétation et les larges corniches. La grimpe en tête modifie une grande partie des perceptions. La différence est saisissante. Dès la dégaine passée, chaque prise est méticuleusement réfléchie avec un petit stress pas désagréable. Des questions qui ne s’étaient jamais posées avant déboulent comme la distance scandaleuse jusqu’au prochain point d’ancrage, comme la nécessité de se tenir parfaitement équilibré sur trois membres pour mousquetonner, le sens de la dégaine et de la corde et toutes les précautions d’usage. Premier vachage. La tension redescend un peu, on prend le temps de regarder autours, comme les autres qui galèrent aussi. Première manipe, le nœud de vache, le pontet, défaire le 8, refaire le 8, défaire le nœud de vache, s’apprêter à redescendre… Et réaliser que l’on a oublié de passer la corde dans les deux anneaux et qu’il faut donc tout recommencer ! L’assureur 25m plus bas qui ne voit plus rien doit trouver le temps long.

La nouveau vient aussi dans l’assurage du grimpeur de tête. La concentration est plus intense car il faut évaluer en permanence la progression de son partenaire, donner du mou, détecter ses difficultés, reprendre le mou, ne pas prendre sec quand il commence à s’engager. Des progrès sont encore à faire de côté-là, la subtilité entre la liberté et l’aisance données à son grimpeur et sa sécurité permanente. Etonnant comme le passage de la moulinette à la tête demande un regain de concentration et d’efforts pour le débutant. Le regard est moins porté sur le décors et pendant la grimpe on oublie presque le plaisir de grimper lui-même. Ce n’est pas qu’il n’est pas présent, c’est juste qu’on pense à tout autre chose. Cette sensation devrait normalement disparaître avec l’expérience et lorsque la peur du vol sera surmontée.

Journée des dièdres avec le dièdre des limaces 4+ tenté en tête par Laura qui fit usage de son postérieur pour progresser dans l’angle rocheux. Une sacrée affaire que ce dièdre, l’usage d’un pied humilant sur un point d’accroche ne passa pas inaperçu mais fut approuvé par quelque uns. A peine descendu du dièdre des limaces, le jour tombant, je suis appelé sur le dièdre de la république (5+) qui m’arrache de gros efforts malgré la moulinette et Laura qui tire de toutes ses forces ; peut-être un peu dur pour terminer la journée. Très peu de souvenirs des autres voies et des prouesses des co-ASSA. Trop de concentration nuit à la description.

Les plus opiniâtres resteront jusqu’au crépuscule, qui arrive trop tôt à mesure que le calendrier se rapproche du solstice d’hiver. La lumière résiduelle du ciel suffit à peine à éclairer le chemin du retour. Arrivée dans le centre-ville de la Turbie, il fait nuit. Nous ne sommes plus que six à répondre présent pour un rafraîchissement plus ou moins bulleux et alcoolisé. Retour au Carrefour, bien fatigués.

 » Bonne année 2016 à tous ! Et que la grimpe soit avec vous ! « 

 Crédits photos : Marie Samozino, moi

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